L’art contemporain de la seconde moitié du XXe siècle. C’est-à-dire ? L’Art, le grand, le majeur, celui des musées, des grands maîtres avec leurs légendes dorées… Et puis aussi les arts petits, les mineurs, ceux qu’on peine encore à distinguer du tour de main, de l’artisanat et des techniques. Autant parler alors au pluriel des « arts contemporains », parce que l’objet de ce livre n’est pas d’établir des hiérarchies mais d’élargir le goût pour l’art à partir des émotions esthétiques de chacun, qu’elles concernent les choses ou bien les œuvres. Pour aborder cette modernité tardive, il ne s’agit de viser à l’exhaustivité, mais plutôt de tisser les relations qui nous amèneront à saisir le fil qui conduit à l’œuvre. L’ouvrage propose donc pour chaque discipline cinq « clés », cinq thèmes transversaux : le rapport entre arts majeurs et arts mineurs, la mondialisation des échanges artistiques, le marché face aux politiques culturelles, les nouvelles technologies et les pratiques artistiques et le corps et ses genres. Cette entrée en matière, commune à tous les arts envisagés ici, est pourtant chaque fois infléchie par le regard singulier d’un auteur différent et prolongée par le choix d’une dizaine de dates servant de repères pour une première approche. Trois manières donc d’ouvrir ce livre. La première consisterait à choisir les chapitres consacrés aux pratiques artistiques qui spontanément nous attirent. Il ne autre serait plus attentive à certains des cinq thèmes évoqués. Une troisième enfin, plus historique celle-là, s’attacherait à des périodes ou aux dates repères qui jalonnent l’ouvrage. Pratiques, thèmes, histoire : trois approches bien méthodiques. Trop peut-être ? Reste alors celle, plus plaisante, qui consiste à se laisser aller des images vers le texte, d’alterner la surprise de retrouver ici l’écho des souvenirs esthétiques personnels avec la découverte d’aventures insoupçonnées.